Un tournant pour les bus

Publié par Alvin NORGE le

Cette semaine, c’est aussi la rentrée des nouveaux horaires pour les usagers des bus du conseil général. Alors que les lignes 403 (Saverne/Ingwiller/La Petite-Pierre) et 406 (Saverne/Wasselonne/Reinhardsmunster) sont supprimées, d’autres comme la 410 (Saverne/Drulingen/Sarre-Union) et la 420 (Saverne/Marmoutier/Wasselonne) voient leur cadence augmenter.

Les deux lignes qui drainent le plus de voyageurs dans la grande région savernoise sont la 410 (Saverne/Sarre-Union) et la 420 (Saverne/Wasselonne).

Bonne nouvelle pour les usagers des transports en commun de la région de Saverne, moins bonne pour ceux de l’Alsace Bossue : le nouveau mode de fonctionnement des bus du Réseau 67, en place depuis le 1er septembre, induit quelques changements. Il fait suite à « une évaluation de la fréquentation à mi-parcours prévue dans le cadre du schéma des transports bas-rhinois datant de 2008 », explique Jean-Philippe Cali, directeur mobilité au conseil général.

« Les citoyens et les maires se plaignent de voir passer des bus vides »
Il s’agit, d’un côté, d’éviter que des bus circulent à vide et, de l’autre, de maintenir la mission de proximité des territoires que se fixe le Département. Objectifs qui, dans le contexte du Réseau 67, peuvent se traduire ainsi : « Les citoyens et les maires se plaignent de voir passer des bus vides. Ça entraîne de la pollution, des nuisances et aussi un coût pour la population. Et dans le contexte budgétaire d’aujourd’hui, le conseil général cherche à optimiser ses dépenses. » En même temps, « le Département n’est pas une entreprise privée, il est là pour l’aménagement et le développement du territoire, qui passe aussi par le transport en commun ».

Concrètement, la réflexion a abouti à des situations contrastées. Côté Alsace Bossue, dans le contexte d’une « population vieillissante » et de villages relativement peu peuplés, certaines lignes étaient à la peine. Parmi les « quatre lignes jugées déficientes, avec une clientèle hors scolaire très faible », trois concernent donc l’Alsace Bossue.

401 et 402 : deux « lignes virtuelles »
La 403 (Saverne/Ingwiller/La Petite-Pierre) et la 406 (Saverne/Wasselonne/Thal-Marmoutier/Reinhardsmunster) sont tout simplement supprimées. Sur ces lignes, où ne transitait selon les dires du directeur mobilité aucun passager scolaire, « on comptait seulement 400 usagers pour toute l’année, soit un peu plus d’un billet par jour en moyenne ».

Par ailleurs, le fonctionnement de deux autres lignes a été modifié. D’abord la 402, qui assurait auparavant la liaison Weislingen/Bissert, a été recentrée autour d’un axe Sarre-Union/Diemeringen. Avec la 401 (Diemeringen/Drulingen/La Petite-Pierre), elle devient une « ligne virtuelle ».

En clair, les horaires restent prédéfinis, mais le service n’est activé que sur réservation, la veille avant 18 h (*). « Si personne n’appelle, le bus ne circulera pas, mais si une seule personne appelle, il circulera » sur la totalité du parcours. Une solution adoptée en concertation avec des élus locaux pugnaces, qui ont été « très insistants pour conserver ce service. Le président du conseil général Guy-Dominique Kennel les a écoutés. » Privilégiant ainsi, dans le contexte du transport en commun en Alsace Bossue, « un rôle de désenclavement du territoire ».

Ceci dit, selon Jean-Philippe Cali, « il manque en Alsace Bossue un échelon de transport pour les communes isolées ou les personnes dépendantes des transports en commun. Il faut que les territoires mettent en place le transport à la demande. Ça existe ailleurs, par exemple la Com’ette à Saverne, mais pas en Alsace Bossue. On a rencontré les élus, ils ont paru intéressés. »

Deux autres lignes du Réseau 67 ont au contraire fait l’objet d’un renforcement du service. La ligne 410 (Sarre-Union/Saverne via Drulingen) est fortement rentabilisée grâce aux salariés faisant la navette entre plaine et plateau, et aux élèves fréquentant les lycées de Phalsbourg.

La 420 (Saverne/Wasselonne via Marmoutier et la RD1004) a été aussi privilégiée : « On sait qu’il y a du potentiel, avec le TSPO qui est en train de se mettre en place à Wasselonne ». Le président du conseil général du Bas-Rhin était d’ailleurs sur place hier, à Wasselonne, pour constater l’avancée du chantier du fameux TSPO. Ce « transport de bus en site propre de l’ouest strasbourgeois » assurera, dit-on, la liaison en bus entre Wasselonne et Strasbourg en 30 ou 40 minutes à l’horizon 2018, permettant d’éviter les sempiternels bouchons de l’heure de pointe à l’entrée de la métropole alsacienne.

Un cadencement pour les lignes 410 et 420
Pour les lignes 410 et 420, le service a été cadencé, ce qui implique une augmentation du nombre de passages, avec « des horaires fixes, à la demi-heure ou à l’heure, pour que les gens s’en souviennent plus facilement ».

Le nombre d’arrêts a aussi été réduit pour accélérer les temps de parcours. Tout ceci dans l’objectif d’« être compétitifs par rapport à la voiture ». Face à ces dernières évolutions, le maire et conseiller général de Marmoutier Jean-Claude Weil a eu l’occasion de manifester sa satisfaction, puisqu’il s’agissait là d’une demande forte de sa part et de celle de la population.

Quant aux lignes 201 (Pfaffenhoffen/Brumath), 405 (Saverne/Saessolsheim/Truchtersheim) et 203 (Saessolsheim/Strasbourg), elles ne bougent pas pour l’instant. Leur tour viendra peut-être, en fonction des comptages, à la rentrée 2014.

(*) 09 72 67 67 67 (appel non surtaxé)

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