L’honneur d’une deuxième fleur

Publié par Alvin NORGE le

En 2013, le jury a accordé une fleur supplémentaire à trois communes de la grande région de Saverne : Saessolsheim, Lichtenberg et Sarre-Union. Mais quels aménagements ces communes ont-elles réalisés pour marquer des points ?

Des particuliers ont accepté que la commune place des fleurs sur leur propriété.

Obtenir une fleur, cela se mérite. Et deux, c’est encore mieux. Malgré certains efforts, les communes passent parfois à côté. Les trois vainqueurs de cette année dévoilent leurs astuces.

À Saessolsheim
Le maire de la commune, Dominique Muller, explique que « l’important est d’innover, de se remettre en question et d’écouter les suggestions de chacun pour améliorer le visuel ». Saessolsheim avait obtenu sa première fleur en 2007 et avait dû se contenter des encouragements l’an passé.

Pour l’édition 2013, l’équipe municipale a décidé d’accentuer le fleurissement aux entrées du village. La rue principale est également plus fleurie. « Il y avait un muret vide sur cette voie, qui appartient à un particulier. Nous lui avons proposé de poser des bacs dessus et il a accepté », raconte Dominique Muller.

Les idées visuelles de Dominique et de son équipe sont ensuite exposées à un horticulteur, qui voit dans quelle mesure elles sont réalisables. Cela a par exemple permis de créer trois bacs à fleurs suspendus sur de fins piliers en bois. « On a récupéré ces rondins dans nos stocks. Une création sympathique et peu onéreuse », plaisante le maire. Autre point positif, « le jury nous a félicités pour la propreté de la ville, ce qui est toujours agréable », souligne Dominique Muller.

Il résume : « On a comblé les lacunes de l’année dernière, en remplissant notamment les espaces vides sur des axes clés. Tout ça ne peut pas se faire sans le travail des employés communaux qui participent activement au fleurissement, que ce soit pour planter ou pour entretenir. Avec le mois de juillet qu’on a eu, l’arrosage a été conséquent et le temps de travail aussi. » L’équipe utilise de l’eau de source, provenant de ruisseaux. Comme engrais, les habitants trient leurs déchets de compostage, que la société Urbiotop transforme ensuite en engrais. À quand une troisième fleur ?

À Sarre-Union
« L’objectif du mandat était d’avoir une fleur, finalement nous en avons deux », se félicite Claude Bortoluzzi, adjoint au maire de Sarre-Union. La commune avait obtenu sa première fleur en 2011. Entre-temps, plusieurs aménagements ont été réalisés pour améliorer les espaces fleuris. Là aussi, les entrées ont été revues. Par ailleurs, « nous avons un fleurissement annuel, car un flux permanent de visiteurs transite par Sarre-Union et c’est plus agréable ainsi », précise Claude Bortoluzzi.

Là aussi, les travailleurs municipaux (une bonne dizaine) ont eu du fil à retordre. « Avec le printemps qu’on a eu, la période de plantation n’a pas été évidente. Mais de toute façon nous faisons toujours le maximum pour nos habitants », raconte Gérard, un employé communal.

Parmi les nouveautés, on compte des fascines en bois de chêne disposées de part et d’autre de la ville. « On privilégie les matériaux naturels », indique Claude Bortoluzzi. Ces fascines contiennent diverses fleurs, parsemées de copeaux de bois. « On appelle ça du paillage. Cela permet de garder l’humidité tout en limitant la pousse de mauvaises herbes », précise l’adjoint au maire. Plusieurs sortes de paillage ont été utilisées, plus ou moins fines et de couleurs différentes. Il y a des graines de cacao, du chanvre ou encore des copeaux récupérés après l’élagage des arbres de la ville. « C’est un bon moyen de recycler des déchets naturels », commente Claude Bortoluzzi.

Le rond-point situé à l’entrée de la ville en venant de Saverne a lui aussi fait peau neuve. Des pommiers seront peut-être même plantés l’an prochain ! Dans le square Niessen, les rosiers ont laissé place à des plantes plus variées. Enfin, les employés municipaux ont planté des fleurs dites vivaces, moins gourmandes en eau et qui s’étendent avec le temps. En tout, l’équipe municipale estime que 60 % du fleurissement a été changé cette année, avec le géranium comme dominante visuelle.

À Lichtenberg
Dans cette commune, c’est une quarantaine de personnes qui s’occupent de la plantation chaque année. Le maire Georges Sand confie que « les plantes représentent une enveloppe de 4000€ cette année ». Il assure que « c’est une volonté communale d’une dizaine d’années, car un fleurissement se construit progressivement et est évolutif ». Pour obtenir sa première fleur, Lichtenberg avait déjà réaménagé sa rue principale, avec un mur en grès des Vosges fleuri. Cette année, 80 % des installations florales ont été modifiées ou créées. Là aussi, le fleurissement a été renforcé à l’entrée de la commune. « C’est une manière d’accueillir tout de suite le touriste, qui vient traditionnellement pour le château et sa vue panoramique », commente le maire. Le château du Lichtenberg est en effet l’atout majeur de la commune. « Il est donc important pour nous que ses accès soient fleuris au mieux. »

L’effort réalisé par la commune pour fleurir ses rues a été accentué par deux enjeux : le centenaire du théâtre de Lichtenberg et le 15e anniversaire du jumelage avec Lichtenau. Les dédales de rue ont ainsi été fleuris, même si le jury n’est pas forcément passé par là pour les voir.

Enfin, les particuliers sont incités à fleurir leur jardin et leur maison. Un concours est organisé par la mairie, avec à la clé des coupons pour se fournir en plantes l’année suivante. L’abord des maisons est ainsi particulièrement verdoyant et haut en couleurs. « Nous incitons aussi les gens à avoir un village propre, à balayer devant chez eux. C’est plus agréable pour tout le monde », affirme Georges Sand. Il ajoute : « Cette deuxième fleur est l’aboutissement du travail des 40 bénévoles qui fleurissent le village ».

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