Les atouts cachés du bio

Publié par Alvin NORGE le

Manger bio et local, ce n’est pas qu’un choix alimentaire. À l’occasion du lancement de la campagne « Bio et local, c’est l’idéal » (*), hier à la ferme du Château de Buswiller, d’autres bonnes raisons ont été présentées. Alors quels sont les autres atouts du bio ?

Jean-Christophe Sussmann, Sophie, Eliane et Julien Scharsch, l’équipe des Paniers de Mariette.

« Si 80 % des Français veulent consommer bio pour avoir des produits de qualité, peu d’entre-eux connaissent les autres bonnes raisons d’opter pour le bio », assure William Mairesse. Et le chef de projet au sein de l’Organisation professionnelle de l’agriculture biologique en Alsace (Opaba) d’affirmer : « Manger local et bio n’est pas qu’un choix alimentaire ». Il y aurait donc d’autres bonnes raisons…

Le bio au quotidien
Hier, le lancement de la compagne nationale « Bio et local, c’est l’idéal » s’est déroulé à la ferme bio du Château de Buswiller, dont la production est commercialisée par les Paniers de Mariette. L’occasion de découvrir les autres atouts (cachés ?) de la consommation d’aliments bio produits localement. « C’est intéressant de venir ici pour voir concrètement ce qu’est une exploitation agricole biologique, comment cela se traduit au quotidien. Et ce jusqu’à la commercialisation des produits », indique William Mairesse.

Petit rappel, la SARL Les paniers de Mariette est née en 2010. « Nous fournissons actuellement 300 paniers par semaine composés de produits bio, avec le soutien de l’Opaba », explique l’un des gérants Jean-Christophe Sussmann. Relevant une hausse de la demande ces dernières années. « Les gens sont de plus en plus sensibles au bio, aux produits de qualité. » William Mairesse poursuit : « Les producteurs bio n’utilisent aucun produit phytosanitaire chimique. » Sur le terrain cela se traduit, selon Jean-Christophe Sussmann, par « plus de travail », « de l’anticipation » et « du raisonnement ». « Nous avons recours à plus de main-d’œuvre qu’une exploitation agricole traditionnelle. »

Actuellement, la société en participation (SEP), qu’il a créée avec deux autres agriculteurs (Julien Scharsch de Saessolsheim et Freddy Leonhart de Buswiller) et dont la production est commercialisée par Les paniers de Mariette, emploie une dizaine de salariés pour une superficie totale de 130 ha (légumes et céréales). « L’agriculture biologique favorise ainsi l’économie locale », relève William Mairesse. « Par ailleurs, nous développons un système économique local, ajoute Jean-Christophe Sussmann. Nous faisons appel à d’autres producteurs pour diversifier nos paniers. Nous nous sommes aussi mis en relation avec un artisan boulanger pour la confection de pain bio avec notre farine bio. » Il poursuit : « La commercialisation des paniers passe par des points relais ce qui génère de l’activité pour ces gens-là».

Autre aspect du bio, « les agriculteurs sont moins exposés aux produits chimiques ». À l’Opaba, on rappelle : « En 2012, la maladie de Parkinson a été reconnue maladie professionnelle pour les agriculteurs, du fait de leur exposition aux pesticides ».

« L’agriculture biologique est le mode de production agricole le plus contrôlé en France. » À l’Opaba on parle de trois contrôles minimum tous les deux ans. « Avec une visite annuelle et des contrôles non annoncés », fait savoir Jean-Christophe Sussmann.

« Et puis le bio, c’est aussi la proximité avec les consommateurs. Chez nous, la vente directe représente 30 % de notre production. »

Comparer les prix avec d’autres circuits de vente
Reste que pour bon nombre de personnes, le bio c’est bien mais cela coûte cher. Ce que réfute Jean-Christophe Sussmann. « Comme tous les commerçants, j’effectue des relevés de prix et j’essaye de me placer à un niveau de prix cohérent pour nous. Après, les gens qui estiment que les produits bio sont plus chers que ceux issus de l’agriculture conventionnelle sont souvent ceux qui font leurs achats en supermarché. Là, il est vrai que le bio est cher ; il est aussi plus cher que ce que nous commercialisons.» Le hic, «ces gens ne vont pas comparer les prix avec d’autres circuits de vente ». Pour William Mairesse, la seule façon de régler ce problème est de «capter l’attention des consommateurs». D’où la campagne « Bio et local, c’est l’idéal », qui se déclinera en Alsace du Nord par trois animations le 28 septembre et les 3 et 6 octobre. L’occasion de se faire sa propre idée sur l’agriculture biologique.

(*) La campagne nationale « Bio et local, c’est idéal » se déroulera du 23 septembre au 6 octobre en Alsace. Elle est destinée à sensibiliser le public aux avantages de la consommation de produits biologiques et leurs ventes en circuits courts. Programme complet des animations :

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