Francis Jacob a partagé musique et écologie

Publié par Alvin NORGE le

Le concert consacré aux œuvres de J.S.Bach a été structuré pour faire entendre musique et réflexions sur la crise écologique que nous traversons.

Francis Jacob présente le concert « écologique ».

En présentant ce concert, Francis Jacob a mis au premier plan le « souci » écologique qui nous concerne tous, à notre niveau local. Il a cité quelques faits qui probablement ont à voir avec les changements climatiques en cours.

Certains orgues construit il y a 200 ans donnent des signes de faiblesse

En s’appuyant sur les films de Cyril Dion, il craint que notre avenir soit fait d’un « espoir sombre ». Il en donne quelques exemples locaux, certains orgues construit il y a 200 ans donnent des signes de faiblesse probablement liés au changement climatique, à Bouxwiller par exemple. Les proliférations de champignons, la mérule dans l’église d’Altenheim, en est un autre exemple. Comme toujours dans ce genre de problèmes les « preuves » ne se révéleront que quand il sera très tard pour agir efficacement….

Lors du concert, Francis Jacob prend des libertés avec les œuvres écrites : tout en respectant à la lettre les partitions, il n’hésite pas à en modifier l’ordre. Tel le 7e prélude du premier livre du clavier bien tempéré qui se prête assez bien à ce genre d’opération. Il en joue la première partie au clavecin, puis il y intercale la fantaisie en sol mineur avant reprendre toujours à l’orgue, la fin du prélude que l’on peut entendre comme une sorte de méditation

A propos de la fantaisie, l’organiste explique qu’elle a probablement été écrite après que J.S. Bach de retour d’une absence d’une quinzaine de jours, ait découvert que sa femme était morte et déjà enterrée. Cette œuvre apparaît alors comme pleine de tension et d’une forme de violence harmonique proprement saisissante.

Musicien accompli, Francis Jacob est aussi chanteur. Et il entonne d’une belle voix le thème des chorals avant de les jouer à l’orgue. Il a ainsi donné les trois chorals écrits à partir de « Nun komme der Heiden Land ». Ceux-ci dans l’ambiance assez sombre de ce concert font comme une sorte de contraste avec un avenir proche prévisible et peu réjouissant.

Pas de programme imprimé
On le voit le musicien prend position, ne reste pas muet ni actif. Il cite la fable du colibri, tiré d’un conte indien. Ce petit oiseau apporte une goutte d’eau à chaque vol pour aider à éteindre un incendie. C’est sans doute dérisoire, mais il apporte sa part et si chacun faisait de même cela prendrait un autre sens.

On peut peut-être voir, dans cette dissociation des œuvres, comme un miroir de la mise en pièces de notre monde ? Francis Jacob, par sa pratique pleine de liberté et d’originalité nous invite, à nos risques et périls à tenter des interprétations peu communes.

Ce concert mêlant réflexions sur l’avenir de la vie sur notre planète, vision musicale personnelle et richesse artistique des œuvres jouées est probablement unique en son genre. Par souci écologique, il n’y a pas de programme imprimé, le musicien prend la peine de présenter oralement les pièces qu’il va jouer.

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