Vœux de Dominique Muller
De sérieuses pistes de développement.
Pour ses premiers vœux adressés aux élus et administrés de la communauté de communes du pays de Saverne jeudi soir, le président Dominique Muller a esquissé les grandes lignes des orientations à venir, avec parfois un trait d’humour.
Dominique Muller a présenté le nouveau logo de la communauté de communes du pays de Saverne.
Dominique Muller n’a pas osé. La faute sans doute au stress des grandes premières. Devant une salle de l’espace communal Les Perdrix de Saessolsheim comble, le président n’a pas pris la liberté, comme il l’aurait aimé, d’alléger son discours solennel de quelques blagues et allusions marrantes.
Elles étaient pourtant ancrées dans sa tête et, pour certaines, couchées sur les feuilles posées devant lui durant son monologue. L’exercice du discours politique en France, contrairement aux États-Unis, exige de la tenue et de la rigueur. Les plaisanteries sont bannies, à de rares exceptions. C’est dommage. D’autant plus que cela fonctionne et n’enlève rien à la pertinence des propos. Au contraire même, elles les soulignent.
Le développement économique, « notre grande et première priorité »
Aussi, quand Dominique Muller a illustré ses réflexions sur l’histoire de la fusion entre la communauté de communes de la région de Saverne et celle de Marmoutier-Sommerau au 1er janvier 2017 par des images amusantes projetées sur l’écran géant de la salle, entre autres, son auditoire a ri de bon cœur. « Cet assemblage de deux territoires a entraîné quelques clics mais pas de claques », a plaisanté l’élu, en soulignant toute sa complexité par la projection du mode d’emploi d’un meuble d’une célèbre chaîne scandinave. « Notre savoir-faire nous a permis d’éviter le bricolage. » Et plus encore, d’avoir mené en 2017 « des actions nombreuses et variées, cohérentes et guidées par le souci de l’intérêt général au service du plus grand nombre ».
Parmi elles figure le développement économique, « notre grande et première priorité », a souligné avec sérieux Dominique Muller. Mais cela ne va pas de soi. Le président – qui à défaut de multiplier les blagues s’est évertué à indiquer les orientations à suivre – le sait. On ne badine pas avec l’économie. « Pour accueillir des entreprises, notamment dans une conjoncture de reprise et de frémissement économique, avoir des terrains viabilisés, disponibles, est primordial », a-t-il rappelé.
Des actions ont été menées par la communauté de communes du pays de Saverne en ce sens l’an passé. Et continueront à l’être. La ZAC du Martelberg à Monswiller a notamment connu, courant 2017, un dénouement majeur dans son projet d’aménagement, avec la vente des derniers terrains. Elle a permis dès le mois de novembre la construction d’une voie d’accès depuis la RD421 (lire DNA du 16.11). « Il était important d’envoyer un signal positif aux entreprises qui étaient en attente de cette liaison. D’autant plus que cinq entreprises, qui représentent plus d’une centaine d’emplois, ont déposé leur candidature courant 2017 pour une implantation prochaine », a révélé le président.
Une avancée dans le dossier de l’extension de Kuhn
Le dossier de l’extension de l’entreprise Kuhn a lui aussi connu une avancée notable récemment. « Une étape décisive vient d’être franchie grâce au décret qui autorise le déclassement de la forêt de protection, s’est réjoui celui qui est également maire de Saessolsheim. Mais il n’y a pas de temps à perdre, l’objectif étant de permettre à l’entreprise de s’étendre à l’horizon 2020. »
Ces premières réussites n’autorisent pas les élus à se gargariser. D’autres projets attendent un dénouement identique. À commencer par celui de l’aménagement de la ZAC de l’aérodrome à Steinbourg. Un dossier « devenu incontournable. Les travaux pourraient être engagés dans les prochains mois et dégager une offre de près de six hectares de terrain. »
Les perspectives ne s’arrêtent pas là. L’homme habillé d’un costume bleu nuit a annoncé la décision prise par la commission économique de la comcom « d’engager une étude de repérage des sites de développement futurs afin d’identifier les secteurs à urbaniser aux meilleurs coûts et à moindre impact environnemental. » Le temps presse. « Il faut de cinq à dix ans de procédure pour acquérir et aménager une future zone d’activités », a-t-il souligné. Parmi les autres dossiers futurs, il garde un œil attentif au devenir de l’entreprise SNTM de Marmoutier, à laquelle la comcom a apporté un soutien financier en vue de sa survie, et de l’Académie du vin, qui devrait prendre place cette année dans les locaux d’Adidas à Landersheim.
Un observatoire de la politique intercommunale
Pour autant, l’attractivité du territoire ne saurait se limiter uniquement à son développement économique. Un vaste projet de territoire s’impose. « Nous avons encore au moins deux bonnes années devant nous pour réaliser ce qui nous réunit : renforcer notre intercommunalité, notre coopération intercommunale, son rôle, son efficacité, ses performances tout en veillant à conserver la vitalité et la spécificité de nos 35 communes. »
Devant l’assemblée, jeudi, le président Muller a échafaudé un plan de route comprenant, pêle-mêle, les grands projets et les réflexions à mener. Ceux-ci passent immanquablement par le tourisme. À ce titre, le CIP Point d’orgue de Marmoutier, « élément innovant et structurant de notre territoire », « devra polariser de nouvelles actions pour le rendre plus attractif ». La construction de nouvelles pistes cyclables, et notamment la liaison Wasselonne-Saverne, apportera un gain de mobilité propice au renforcement du tourisme.
Mais pas à tout prix. Dominique Muller prêche avec le plus grand sérieux pour la mise en place d’un « observatoire de notre politique ». « Osons évaluer l’impact financier de nos investissements, de nos modes de fonctionnement et de notre façon de procéder, explique-t-il. Ceci implique une remise en cause quasi constante de pratiques comme nous ne l’avons d’ailleurs déjà fait pour la piscine et la petite enfance. » Cette fois encore, ce n’était pas une blague. Dont acte.