Un service civique pour rebondir

Publié par Christiane FOURNIER le

Aucun des quatre ne regrette de s’être engagé cette année dans un service civique au service animation jeunes du pays de la Zorn. Thibaut, Jérémie, Guillaume Adam de Saessolsheim et Lisa raconteront leur expérience à tous ceux qui envisagent de suivre leur exemple lors d’une rencontre

                                                        à Hochfelden ce vendredi 22 mai.

C’est une expérience folle ! Si je pouvais revenir l’an prochain, je le referais ! » L’enthousiasme de Lisa Schwoob est partagé par ses trois « collègues » en service civique au service animations jeunes (SAJ) du pays de la Zorn. Thibaud Jamann, Jérémie Pascazio et Guillaume Adam ont, comme elle, passé neuf mois à organiser des ateliers pédagogiques sur le territoire intercommunal et à prendre en charge des groupes d’enfants. Un contrat qui arrive à son terme en juin prochain, à leurs plus grands regrets. « Le dernier jour, on aura tous une boule au ventre », avouent ceux qui sont aujourd’hui devenus de vrais potes.

« C’est un premier job comme un autre pour commencer »

Pourtant leurs profils respectifs sont bien différents. Pour chacun d’entre eux, les motivations de départ n’étaient pas les mêmes. Il y a d’un côté ceux qui souhaitent travailler dans ce domaine. « J’ai toujours aimé l’animation », confirme Jérémie, 23 ans, de Strasbourg. Sa licence de psychologie en poche, « je voulais bosser direct », raconte-t-il. Alors pourquoi pas un service civique ? Après tout, « c’est un premier job comme un autre pour commencer ». Après une dizaine d’entretiens dans des structures différentes, la mission de créer un vélo-bus sur des communes du pays de la Zorn l’emballe. Il signe.

Lisa, 19 ans, de Grassendorf, se voyait aussi évoluer dans l’animation. Après le Bac, ce service civique était une bonne façon de confirmer son envie professionnelle en étant notamment en charge de la concrétisation de voyages à Rome, Londres et Paris.

Guillaume et Thibaut, eux, sont arrivés au SAJ presque par hasard. Le premier, 20 ans, de Saessolsheim, était un cuisinier lassé par la restauration. Il rencontre alors Olivier Guérard, le responsable du SAJ, qui lui propose d’enseigner son savoir-faire à travers des ateliers cuisine. Une révélation : « Ça m’a tout de suite plu de voir les enfants intéressés. Ils sont à fond dans la cuisine, ça fait plaisir de les voir s’amuser ! » Il a tout de même fallu apprendre les bases de l’encadrement d’un groupe : « S’imposer sans devenir trop strict pour ne pas casser le plaisir est assez dur », concède-t-il.

« J’ai appris plus de choses en un an que dans toute ma vie »

Une leçon apprise également par le second novice du groupe, Thibaut. Cet Hochfeldois de 22 ans s’estime « victime de l’économie qui va mal ». Avec un Bac + 2 en qualité-management, il ne trouve pas d’emploi. Musicien à ses heures, il participe alors au premier stage rock du SAJ et, par son implication auprès des élèves, se fait repérer par Olivier Guérard.

Alors qu’il est « complètement étranger à l’animation », ce dernier n’hésite pas à lui proposer de rejoindre ses rangs en lui confiant la tâche d’accompagner les jeunes groupes de rock du territoire. Là aussi, une expérience très riche pour le jeune homme. « J’ai appris plus de choses en un an que dans toute ma vie, lance-t-il avec conviction. J’ai appris sur les gens, sur moi-même, le contact avec les jeunes, la gestion, l’animation. » Une jolie parenthèse pour celui qui envisage de retourner à l’Université à la rentrée prochaine.

De son côté, Guillaume envisage de retourner dans les cuisines de restaurant « pour me faire un peu d’argent ». Avec en tête un projet qui est né suite à son travail au SAJ : « J’aimerais ouvrir un refuge avec des jeunes toute l’année et leur apprendre le métier de cuisinier », rêve-t-il. Lisa et Jérémie cherchent désormais un employeur, en apprentissage pour l’une, en CDI pour l’autre. Lors des entretiens, ils afficheront plus de confiance : « On a acquis pas mal de compétences. Le service civique est un véritable tremplin », affirment-ils.

Il ne faut pas croire pour autant que tout était facile durant ces neuf derniers mois. « On n’a pas manqué de travail », assurent-ils. Mais comme l’ambiance était bonne, personne n’a jamais compté ses heures. « C’est du boulot mais ce n’est pas comme à l’usine », note Guillaume. « On pense que l’animation est quelque chose de marrant et de fun, mais c’est un vrai boulot qui nécessite beaucoup d’initiatives », poursuit Thibaut.

« Il ne faut pas accepter n’importe quelle mission »

Des discours qu’ils tiendront ce vendredi 22 mai à la maison du pays de la Zorn à Hochfelden, de 18 h à 19 h 30. Avant de terminer leur service civique, ils accueilleront tous ceux qui souhaitent vivre la même expérience qu’eux, ou qui souhaitent passer des brevets d’animation. Vu l’enthousiasme général, ils devraient convaincre assez facilement d’autres jeunes de suivre leur exemple. Avec un conseil important tout de même : « Il ne faut pas accepter n’importe quelle mission, prévient Lisa. Elle doit vraiment convenir à ce qu’on a envie de faire ». Autrement, les neuf mois du service civique pourraient très bien paraître interminables et bien moins enrichissants.

Rencontre des jeunes en service civique du SAJ du pays de la Zorn, vendredi 22 mai, de 18 h à 19 h 30 à la maison de pays de Hochfelden. Renseignements au ✆ 03 88 02 20 12 ou 06 85 97 10 80.

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