Sur un instrument fétiche

Publié par Alvin NORGE le

Vendredi s’ouvrait l’édition 2017 du stage d’orgue et de pianoforte organisé par l’Asamos. Ouverture qui incombait au Monswillerois Michel Gaechter qui a présenté le piano de la fin du XVIIIe illustré par des œuvres de Mozart et Beethoven.

Michel Gaechter, musicien inspiré et de convictions.

« Le clavier dans tous ses états », tel est le fil rouge de cette édition 2017. Clavicorde, pianoforte et orgue bien entendu seront tour à tour ou ensemble illustrés par les sept concerts qui mèneront professeurs, stagiaires et amateurs de musique sur les sites des instruments remarquables de la région. Pour ce premier concert, c’est la salle polyvalente du village qui recevait un public nombreux.

Michel Gaechter touchait pour l’occasion l’un de ses instruments fétiche, une copie d’après Anton Walter de 1795, le plus célèbre facteur de piano viennois de son temps. Le musicien avec un souci musicologique constant avait programmé de Mozart, la fantaisie en ut mineur K475 de 1784 et la sonate n°2 de l’opus 2 de Beethoven datée de 1795. Deux œuvres « clef » composées à 10 ans d’intervalle qui justifient pour Michel Gaechter l’adaptation sonore de son instrument à chacune des pièces ; adaptation qui consiste en un changement de mécanisme en quelques instants.

Composition significative de Mozart, la fantaisie dépeint un musicien inquiet comme sous menace d’un malheur imminent avant un mouvement lent et un final où le soleil et l’espoir semblent revenir. Michel Gaechter tire des sonorités acidulées où le clavecin n’est jamais bien loin, toute l’ambivalence des sentiments Mozartien.

Après le changement de mécanisme, l’instrument livre un son plus feutré pour aborder la sonate que Beethoven a dédié à son maître Haydn. Haydn y apparaît par des réminiscences multiples mais déjà Beethoven y pointe son indépendance par ses audaces. Là aussi Michel Gaechter brille non seulement par son jeu mais par son intelligence du propos et du style.

D’autres concerts
À l’issue du concert est tombée l’annonce du projet d’une intégrale des 32 sonates de Beethoven qui s’étalera sur 5 ans à raison de trois concerts par an sur trois pianos différents, un testament assurément.

Ce concert d’ouverture donné le ton de la suite du programme qui a vu, dimanche, Jan Willem Jansen toucher le Silbermann de Marmoutier, et lundi, Freddy Eichelberger exploiter le Rinckenbach de 1908 de l’église d’Ettendorf.

Détails et autres rendez-vous sur http://asamos.org.

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