Réparer au lieu de jeter !
Le Smictom de la région de Saverne a décidé de promouvoir une initiative qui consiste à réparer des objets cassés plutôt que de les jeter. Le concept « Repair Café », né à Amsterdam, va tenter de faire des émules à Saverne avec un premier rendez-vous le samedi 30 mai, de 13h à 18h, au centre socioculturel l’Ilôt du Moulin. Aux commandes, des bénévoles, experts en réparations.
C’est lors d’un colloque sur le recyclage, à Paris, que le vice-président du Smictom de la région de Saverne, Gilbert Hutller, a eu l’idée d’organiser un « Repair Café » à Saverne.
« C’est une initiative qui fonctionne bien ailleurs, alors pourquoi pas dans notre région », analyse-t-il. « Il y a déjà une trentaine de “Repair Café” en France, dont un en Alsace, à Châtenois près de Sélestat », ajoute Clotilde Arnaud, coordonnatrice déchets pour le Smictom. Les porteurs du projet savernois ont rendu visite à leurs homologues de Centre Alsace.
« Sortir de cet engrenage de la société de consommation »
« Cette action s’inscrit dans notre politique de réduction des déchets et de facilitation du tri. Un des volets en est la réparation, pour sortir de cet engrenage de la société de consommation qui consiste à acheter et jeter dès que cela ne fonctionne plus », ajoute encore Gilbert Huttler. Clotilde Arnaud parle même d’obsolescence programmée des objets industriels, fabriqués volontairement pour ne pas durer.
Pour concrétiser ce projet, il faut donc que les propriétaires de matériel et de vêtements usés rencontrent des personnes capables de leur donner des conseils pour les aider à se lancer dans la réparation. La première rencontre est prévue à Saverne, les suivantes pourront être organisées dans d’autres communes du vaste territoire que couvre le Smictom.
Cet atelier itinérant est donc animé par des « experts », qui disposeront d’un outillage adéquat. En l’occurrence à Saverne, seront présents des bénévoles avec des compétences en informatique, en mécanique, en électrotechnique, et en bricolage.
« Il ne nous manque plus qu’une couturière », précise Clotilde Arnaud. « Ces bénévoles ne se substituent pas aux réparateurs professionnels. Au contraire, si la réparation est trop compliquée, nous conseillerons aux personnes d’aller voir des artisans capables de la faire », souligne Gilbert Huttler.
Parallèlement à la réflexion développée au Smictom, deux Savernois, Marie Malitourne et David Benesby, ont également eu l’envie de monter un « Repair Café » et sont allés en parler à la municipalité.
Celle-ci a de suite soutenu le projet en s’associant avec ces deux bénévoles et le Smictom. Un bon début pour créer une équipe de bénévoles, voire une association. Le Smictom soutient le lancement et a dégagé un petit budget à cet effet, mais il souhaite que le « Repair Café » devienne associatif.
Se rencontrer dans un cadre convivial
Parmi les nombreuses vertus de ce concept né aux Pays-Bas : la convivialité. D’où le terme « Café ». Les habitants d’une commune sont invités à faire connaissance autrement. « Faire ensemble des réparations peut déboucher sur des contacts vraiment sympathiques dans le quartier », remarque Christine Esteves, adjointe au maire de Saverne.
Pour sa part, Carine Oberlé, vice-présidente du Smictom et conseillère municipale de Saverne, y voit une expérience ludique et gratifiante. « C’est une opération de lancement pour un projet en gestation », conclut Gilbert Huttler avant d’inviter toutes les personnes intéressées à cette rencontre du samedi 30 mai, avec ou sans objets à réparer. Le public sera accueilli avec du café et des gâteaux pour instaurer de suite une certaine convivialité.