Rencontre avec Emmanuel Viau
Québécois d’origine et Saessolsheimois d’adoption depuis quatre ans, Emmanuel Viau signe son premier roman Les légions furieuses aux Editions du Signe. Dimanche dernier, le Point de Lecture de Saessolsheim organisait une rencontre avec l’auteur.
L’auteur (à gauche) devant les habitants venus l’écouter et le questionner. PHOTO DNA Rencontre empreinte de convivialité.
Devant une assemblée attentive, Emmanuel Viau, après le mot d’introduction du maire Dominique Muller, a présenté son premier roman au caractère historique, Les Légions furieuses.
En préambule, il relate une anecdote. « Ma grand-mère, à Montréal, qui nous gardait parfois mes deux frères et moi, nous sermonnait quand nous étions trop agités en nous demandant si nous avions attrapé la danse de Saint Guy », dit-il en souriant. Preuve que « ce récit alsacien, grande histoire populaire comme il en existe beaucoup en Alsace, s’est propagé dans le monde entier ».
« Tout le livre est un hommage à l’Alsace »
La danse de saint Guy représente d’ailleurs le fil conducteur de son roman. Pour rappel, en août 1518, un phénomène non élucidé à ce jour se manifestait à Strasbourg : des milliers de Strasbourgeois sortaient dans les rues et dansaient. Ils gesticulaient ainsi, nuit et jour, certains jusqu’à la mort par épuisement. S’ensuit un long pèlerinage vers Saverne où il est dit que l’invocation de saint Vit guérirait ces malheureux possédés. « Aujourd’hui, les troubles mentaux sont cachés alors qu’à l’époque, on les vivait de manière collective », précise-t-il.
Passionné d’histoire et adepte de romans noirs, Emmanuel Viau raconte une fiction dans un contexte historique rigoureux appuyé sur une documentation d’archives et le travail d’historiens. À l’inverse de certains héros, il souhaitait que son personnage résolve un problème « sans tout savoir. C’est comme nous, dans nos vies », ajoute-t-il.
Et le décor historique demeure prenant car le lecteur est obligé de voyager dans le temps. « Cela permet de capter le lecteur », remarque-t-il.
Emmanuel Viau expose ensuite sa méthode d’écriture qui demande une organisation intérieure préalable, avec l’élaboration d’un premier plan serré pour s’imprégner de ses personnages. Les recherches historiques se sont déroulées en même temps. Ensuite vient le temps de l’écriture. Chaque chapitre se veut écrit comme un épisode d’une série télévisée. Ainsi, « d’élans en élans, on parcourt le roman ». Lui, le batteur, aime qu’un roman soit rythmé.
Aux lecteurs qui restent sur leur faim et aimeraient connaître la suite, Emmanuel Viau confie : « Les Légions furieuses représente le premier volet d’une trilogie. Et le manuscrit du second tome est déjà prêt. » Vivement sa parution, se hâtait de dire l’assemblée !
Pour finir, les lecteurs avisés auront relevé un clin d’œil à « Sasseuse ». « Tout le livre est un hommage à l’Alsace, une façon de dire que cette Alsace est extraordinaire », conclut-il non sans un sourire. Les échanges et les traditionnelles dédicaces se sont poursuivis longtemps pendant le verre de l’amitié.