Quatre solistes pour trois cantates
Trois cantates pour le temps de Pâques ont été jouées sur des instruments anciens, les sonorités baroques ont rempli somptueusement l’église quasi comble de Saessolsheim. Les quatre solistes, Tanya Aspelmeier (soprano), Pascal Bertin (alto), Valerio Contaldo (ténor), et Matthias Vieweg (basse) sont en parfait accord avec l’orchestre.
Francis Jacob à l’orgue Aubertin lorsqu’il jouait le prélude et fugue en rémineur bwv59.
L’ensemble composé de 23 musiciens est probablement assez proche de ce dont pouvait disposer J.S. Bach. Les textes de cantates étaient affichés sur un écran.
La cantate BWV 78 «Jesu, der du meine Seele…» est une méditation sur la douleur du pêcheur et son salut dans la foi. La cantate BWV 103 «Ihr verdet weinen un heulen» fait entendre les plaintes du pêcheur abandonné, mais l’absence sera brève et la courte souffrance sera changée en joie. La cantate BWV 107 insiste sur la confiance que le pêcheur doit avoir en Dieu, fût-il sollicité par le diable lui-même.
Pas de «tics»
Le choix de Philippe Pierlot de faire chanter les chœurs par les solistes, s’explique sans doute par des raisons économiques, mais cela ne nuit pas à la puissance des œuvres. Sa direction est sobre et précise. Il n’utilise pas de «tics» baroqueux, notes gonflées et rubato intempestif qui trop souvent masquent la pureté de la musique. Bien au contraire, la musique est vive et dynamique.
Après l’entracte, à la reprise, Francis Jacob a joué avec brio et sensibilité, sur l’orgue Aubertin, le prélude et fugue en rémineur BWV 539. Il a ensuite très simplement regagné l’orgue de chœur, pour assurer le continuo comme il l’avait fait lors de la première partie du concert.
Pour Francis Jacob et les amis des Orgues de Saessolsheim, ce concert était le point culminant de la saison 2013. L’église était quasiment comble, les interprètes de classe internationale et le public ne s’y est pas trompé et a applaudi chaleureusement les musiciens.