Quatre mains et pieds, un concert très raffiné
Il est peu habituel d’assister à un concert donné sur deux orgues. De même comme il y a peu de partitions originelles pour ce répertoire, Francis Jacob a écrit les transpositions des œuvres jouées.
Claude Roser et Francis Jacob à la console de l’orgue Aubertin de Saessolsheim.
C’est la caractéristique des concerts à Saessolsheim, de présenter des concerts extrêmement ciblés qui s’adressent cependant à tout public. La formule est excellente et attire un nombre régulier d’amateurs.
L’osmose est parfaite entre les deux musiciens
Les deux amis et complices Claude Roser et Francis Jacob ont ainsi donné à entendre une version nouvelle de pièces bien connues des amateurs de ces musiques. L’osmose est parfaite entre les deux musiciens et aussi entre les deux instruments. Il est parfois impossible de distinguer quel est l’instrument que l’on entend tant l’équilibre est bien réalisé, acoustiquement et musicalement. À l’inverse, dans certaines pièces, c’est la différence de sonorités qui est exploitée avec bonheur.
Les mélomanes ont pu entendre un choral du temps de l’avent de Buxthehude, des préludes, fugues, des inventions à deux et trois voix de J.S.Bach. Ces transcriptions proposent une écoute inhabituelle très intéressante et quasiment analytique de ces morceaux bien connus des amateurs et musiciens. Une fantaisie de Nicolas Bruhns sur le thème de « Nun comme der Heiden Land », élève de Buxtehude, marque la continuité musicale de la musique de l’époque. Dans l’atelier des musiciens, ils donnent à voir, entendre et comprendre leur travail interprétatif, avec précision et simplicité.
La dernière pièce, transcription d’allegro de sorte pour piano de Haydn, a pris une allure symphonique et une ampleur que le piano n’aurait probablement pas permise.
C’est l’originalité de cette façon de faire qui est caractéristique du travail de ces deux musiciens.