PREVENTION

Publié par Christiane FOURNIER le

La chasse aux cambrioleurs est ouverte

Les gendarmes de la compagnie de Saverne et ceux de la communauté de brigades de Hochfelden-Truchtersheim lancent un appel à la vigilance. Face à la multiplication des cambriolages ces dernières semaines, les habitants sont invités à ouvrir l’œil et à les prévenir en cas de présence d’individus suspects dans leur village.

« L’heure d’hiver facilite le travail des cambrioleurs », rappelle le chef d’escadron Eric Dumas. Si son secteur est pour l’heure moins impacté qu’aux alentours par ce phénomène annuel, le commandant de la compagnie de gendarmerie de Saverne reste vigilant. « On note une recrudescence tout autour de nous, de Wissembourg à Sélestat. » Confirmation de l’adjudante Agnès Meffre, commandant la compagnie de brigades de Truchtersheim-Hochfelden : « L’été a été calme, les chiffres étaient bons. Mais depuis fin octobre, il y a une hausse des cambriolages qui nous rapproche des statistiques de l’an dernier. »

« Il vaut mieux cacher ses bijoux dans des endroits improbables »

Concernant sa zone d’intervention, le territoire du Kochersberg est le premier visé. Mais le pays de la Zorn n’est pas épargné, avec comme exemple récent le cambriolage de Minversheim, lundi dernier (DNA du 15 novembre). Les villages le long des grands axes routiers sont les plus visés. Surtout ceux situés aux abords de la RD421 qui relie Saverne et Brumath, correspondant à deux grands bassins de vie attractifs pour les voleurs. Schwindratzheim, Hochfelden, Melsheim et Wilwisheim sont concernés. Non loin de là, Mommenheim a beaucoup souffert dernièrement.

À Saverne intra-muros, le nombre de cambriolages (*) depuis le mois de janvier est de 43, soit trois de plus que l’an dernier à la même période. Concernant les résidences principales, ce chiffre est passé de 14 à 22, et a baissé de 17 à 15 pour les locaux commerciaux et associatifs. Sur la globalité du territoire de la compagnie de Saverne, comparé à l’an dernier, les cambriolages sont en baisse de 21  % : 197 totalisés de janvier à octobre 2016 contre 154 de janvier à octobre 2017.

Des statistiques qui peuvent évoluer très vite car les cambrioleurs – qui fonctionnent « principalement en équipes organisées », souligne le capitaine Jean-Marc Remy, de la compagnie de Saverne – ont l’habitude de procéder par vagues. Ils pénètrent dans plusieurs résidences inoccupées et isolées d’un même village avant de poursuivre dans une commune voisine. La fouille est toujours rapide : « S’ils restent plus de dix minutes à l’intérieur d’une maison, c’est beaucoup », indique le capitaine.

Seul l’argent liquide et les bijoux les intéressent. D’où la fouille minutieuse systématique des salles de bain ou des chambres. « Il vaut mieux cacher ses bijoux dans des endroits improbables », conseille le capitaine Remy. Il rappelle aussi quelques gestes de base pour « ne pas faciliter le travail des cambrioleurs », tels que fermer systématiquement toutes les issues et les volets, installer un dispositif de lumière automatique, prévenir les voisins ou les gendarmes (dans le cadre de l’opération tranquillité vacances) en cas d’absence prolongée.

« Une co-production de la sécurité »

Les quartiers pavillonnaires sont les plus prisés des voleurs qui œuvrent aussi bien dans la région de Saverne qu’en Alsace Bossue. « Il n’y a pas de point noir sur le territoire, leur domaine d’intervention est très épars », remarque le capitaine Remy. Pas de profil type de maisons non plus, d’après lui. Contrairement au pays de la Zorn où les domiciles avec possibilité de fuite par les champs sont privilégiés, explique l’adjudant-chef Gaël Cadario, chef de la brigade de gendarmerie de Hochfelden.

Pour faciliter le travail de ses gendarmes, la lieutenante Meffre appelle à « une co-production de la sécurité ». À savoir, une vigilance citoyenne de tous. « Nous, nous sommes là pour intervenir, mener les enquêtes. Mais les habitants peuvent ouvrir l’œil et nous signaler des éléments suspects », précise-t-elle. L’idéal étant de prévenir les forces de l’ordre « sans mettre en fuite les individus ».

Mieux vaut rester à l’écart et noter toutes sortes d’informations utiles : le nombre de personnes, leur gabarit, des éléments distinctifs, la plaque d’immatriculation de la voiture, etc. Les gendarmes assurent que tous les appels au 17, quelle que soit l’heure, seront pris en compte. « La centrale à Strasbourg est là pour ça et enverra la patrouille la plus proche pour vérifier », résume le capitaine Remy qui regrette que certains n’osent pas franchir le pas par peur de déranger pour rien. « Dès qu’il y a le moindre doute, qu’on se pose des questions sur la présence d’individus dans sa commune, il faut téléphoner », insiste-t-il.

Et quand la présence de malfaiteurs est avérée, les gros moyens peuvent être déployés avec renfort d’un hélicoptère, de maîtres-chiens, la constitution de groupes d’enquêtes « pour apporter un coup d’arrêt rapide », affirme la lieutenante Meffre.

Évidemment, les gendarmes ne comptent pas uniquement sur la bonne volonté des civils. Leurs patrouilles se sont multipliées. À Saverne, des réservistes sont même venus en renfort. À Hochfelden, des gendarmes en civil traversent discrètement les communes dans une voiture banalisée.

Leur matériel a aussi évolué. « Nous sommes équipés aujourd’hui de smartphone avec des applications spécifiques utiles pour les identifications et les différents contrôles. Cela permet d’être plus efficace sur le terrain », informe la lieutenante Meffre. Mais si la génération des gendarmes 2.0 est en marche, elle aura toujours besoin de la vigilance de tout le monde.

(*) Cambriolages de résidences principales, secondaires et locaux commerciaux et associatifs. Les tentatives de cambriolage sont également comptabilisées.
Article DNA de ce jour.

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