PRETS POUR L’HIVER

Publié par Christiane FOURNIER le

Alors que l’été indien se laisse encore apprécier, les services du conseil départemental ont pris leurs précautions pour faire face à l’hiver: 4 000 tonnes de sel sont en stock pour déneiger 1 075 kilomètres de routes d’Alsace du Nord.

Alors que les températures sont clémentes pour un début novembre, le conseil départemental est prêt à affronter les frimas de l’hiver. Depuis hier et jusqu’au 21 mars, période pendant laquelle la « viabilité hivernale » est organisée, les agents de la collectivité seront sur le qui-vive.

1 075 kilomètres de routes à saler dans le nord du Bas-Rhin

Aidés par des prestataires privés, les 64 agents des quatre unités territoriales (UT) du nord du Bas-Rhin (Wissembourg, Haguenau, Soufflenheim et Niederbronn-les-Bains) auront en charge 1 075 kilomètres de routes à déneiger. Et les stocks de sel sont déjà prêts : sur les 12 500 tonnes achetées pour l’ensemble du département en prévision de l’hiver, 4 000 sont destinées à ces quatre UT — 1 400 tonnes pour celle de Wissembourg qui, depuis trois ans, n’est jamais venu à bout de son stock.

« En raison des frais fixes et du salage de précaution, qu’il neige ou pas, le coût de la viabilité hivernale pour l’ensemble du département varie entre quatre et cinq millions d’euros par an », précise Isabelle Dollinger, vice-présidente du conseil départemental et élue du canton de Haguenau. Le prix d’une tonne de sel « est le même qu’une tonne d’enrobé posée », ajoute Claude Werlé, responsable territorial Nord des services techniques, précisant que « l’on couvre davantage de surface avec le sel, dont l’utilisation dure moins longtemps que l’enrobé. »

« Nous avons mis en place une politique écoresponsable », assure par ailleurs Isabelle Dollinger. Le sel arrive d’Allemagne par voie fluviale au port autonome de Strasbourg, avant d’être dispatché dans les différentes unités techniques. Et pour faire baisser la facture, il a fait l’objet d’un achat groupé entre les conseils départementaux haut et bas-rhinois. « Son utilisation est également écoresponsable, ajoute Claude Werlé. Nous décidons du grammage de sel à déposer sur les routes en fonction du temps. » Selon l’état de la route et les conditions météorologiques, le Département utilise également de la saumure, mélange de sel et d’eau qui a l’avantage de mieux dissoudre la glace — mais pour que l’effet perdure, il convient de rajouter ensuite du sel.

D’abord les axes principaux

En cas d’épisode neigeux, chaque unité territoriale organise un maillage progressif de son secteur : les axes principaux sont dégagés en priorité par rapport aux petites routes. « Avec 1 075 kilomètres à traiter, on ne peut pas les déneiger toutes en même temps, rappelle le conseil général du canton de Wissembourg Paul Heintz. Il faut s’attendre à rouler sur un peu de neige sur les petites routes, avant de rejoindre les axes principaux. » « Les agents connaissant le terrain, ils savent où sont les zones dangereuses, qui sont elles aussi traitées rapidement », rassure Claude Werlé.

Selon l’heure à laquelle la neige tombe, les routes sont plus ou moins dégagées au moment où les automobilistes partent au travail. « Le plus compliqué, c’est quand il neige à 7 h. Dans ce cas, on n’a pas le temps de déneiger avant que les gens prennent leur voiture. D’autant que lorsque le sel est posé, il ne fait pas effet tout de suite, il faut un peu de circulation pour qu’il fasse fondre la neige », ajoute Philippe Schneider, responsable de l’UT de Wissembourg, qui gère 230 kilomètres de routes. « Or lorsqu’on intervient sur un épisode neigeux, on fait 750 kilomètres de route, car il faut saler la chaussée dans les deux sens de circulation, les carrefours aussi, et prévoir les allers-retours pour charger le sel. Et on ne passe pas qu’une seule fois », décrit Philippe Schneider.

Dès que la neige sera là, les automobilistes sont donc invités à faire preuve de prudence et à adapter leur conduite aux conditions de circulation, dont ils peuvent avoir connaissance sur internet (lire ci-dessus).

Les quatre unités territoriales du nord du Bas-Rhin (Wissembourg, Haguenau, Soufflenheim et Niederbronn-les-Bains), couvrent 144 communes, soit 240 000 habitants.

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