Pari romantique réussi
Ce dimanche, l’association ASAMOS a proposé une incursion dans le répertoire romantique interprété. Francis Jacob a interprété des œuvres allemandes à l’orgue, un instrument théoriquement non adapté aux caractéristiques de ce répertoire.
Francis Jacob, musicien pédagogue.
L’Aubertin 1995 de Saessolsheim est un instrument contemporain de style allemand qui se complaît dans la musique des XVIe , XVIIe et XVIIIe siècles. Ses jeux reprennent des instruments en vigueur en ces siècles mais disparus ou sortis de mode au XIXe. Comme l’explique Francis Jacob, directeur artistique de l’Assamos, la manière de toucher et d’interpréter est aussi différente, plus de nuances ou du moins plus marqué pour les romantiques plus droites avec des attaques plus franches pour les anciens.
Musique romantique allemande
Pour illustrer son propos, l’artiste a fait le choix de compositeurs dont les productions n’ont pas été marquées par « l’instrument roi ». Brahms, Mendelssohn et Schumann, plus connus pour le piano ou la musique de chambre que pour l’orgue, se sont pourtant passionnés à des moments de leur vie pour cet instrument et pour le maître de tous en la matière, Jean-Sébastien Bach.
C’est Schumann qui a servi de fil rouge au concert, à travers ses fugues sur B.A.C.H. écrites pour piano à pédalier (piano doté d’un pédalier façon orgue destiné à jouer les notes les plus graves). L’accord formé par les notes si bémol, la, do et si nommées par les lettres du nom de Bach. Un accord aux accents étranges qui marque l’hommage d’un maître du romantisme et à travers lui celui de ses confrères en musique à leur monumental ancien.
Francis Jacob, en grand musicien, doublé d’un pédagogue attentif, a présenté les œuvres n’hésitant pas à chanter du haut de sa tribune les thèmes des chorales de Brahms qu’il a ensuite développé depuis les claviers.
Quant à la finesse de registre et de son de l’Aubertin, elles ont été partie prenante à la réussite de l’entreprise pédagogique. L’instrument n’a peut-être pas permis d’aborder les tonitruances et les excès de l’orgue symphonique français (Vierne, ou Widor) mais, comme l’a commenté, en préambule Michel Gaechter, le pianiste monswillerois présent : « il y a tant d’autres choses à vivre avant » pour lesquels le couple Jacob et Aubertin est fait.
Prochain concert, Michel Gaechter dans un programme Mozart et Beethoven sur pianoforte le 21 juillet à la salle polyvalente de Saessolsheim.