Le trio Anpapié : un jeu souple et ferme à la fois

Publié par Alvin NORGE le

Le choix des œuvres, la liberté des instrumentistes, la spontanéité de Francis Jacob ont réjoui le nombreux public présent ce dimanche 7 janvier en l’église de Saessolsheim.

Les musiciennes jouent sur instruments baroques.

Comme toujours avec l’Association des amis de l’orgue de Saessolsheim, le programme est soigneusement élaboré. L’idée de faire entendre des fugues de J.S. Bach transcrites pour trio à cordes, apporte à l’auditeur, l’occasion d’entendre des œuvres jouées sous des couleurs très différentes.

Une grande simplicité et un naturel parfait
Après la présentation à l’orgue de deux mouvements, d’une sonate en trio, par Francis Jacob, le trio Anpapié a joué la transcription faite par Mozart. La musique est interprétée avec souplesse, les instruments à cordes permettent une expressivité qu’un instrument clavier ne peut pas vraiment réaliser. Cela change l’atmosphère des pièces. Nous sommes d’un coup, plongés dans le monde l’Offrande musicale. Vinrent ensuite deux extraits des Variations Goldberg dans la transcription de Mozart. Là encore le jeu des trois instrumentistes est souple et ferme à la fois. Les cordes ont pris leur place dans le monde sonore, l’église et vont s’épanouir un peu plus encore dans le « Grand divertimento en Mi-bémol majeur » de Mozart. Les musiciennes jouent sur instruments baroques, elles font avec une grande simplicité et un naturel parfait. C’est une œuvre savante, complexe et très expressive, écrite à la maturité de Mozart. Elle a été créée en avril 1789. Le compositeur y tenait la partie d’alto.

Après de nombreux applaudissements comme pour clore un cycle, les trois musiciennes ont joué l’exposition du thème des Variations Goldberg. Comme l’on sait, ces variations commencent et se terminent par la reprise intégrale du même thème. Il y a comme un sentiment d’éternité et de plénitude qui se dégage de ce choix musical. Le passage aux instruments à cordes transforme le son à la fois fragile et mordant du clavecin en une musique où la virtuosité du jeu d’archet donne tout son caractère à cette pièce intemporelle.

Francis Jacob (orgue et chant), Alice Piérot (violon), Fanny Pacoud (alto), Eléna Andreyev (violoncelle) ont été chaleureusement applaudis pour un concert qui fera date.

Catégories : Recueil