Le printemps en novembre
L’association des amis de l’orgue de Saessolsheim recevait ce dimanche le duo formé du pianiste Michel Gaechter et de la violoniste Fanny Paccoud pour une suite attendue dans leur projet d’intégrale des sonates de Beethoven.
Fanny Paccoud et Michel Gaechter, une même approche des sonates de Beethoven.
Composées au tournant du siècle 1800-1801, ces sonates sont dédiées au prince Lichnowsky. Contemporaines du troisième concerto pour piano et de la première symphonie, elles semblent avoir été plus appréciées par la critique que les trois premières du cycle, jugées plus abordables pour le public. Le public venu très nombreux a pu en juger.
Les musiciens touchaient les mêmes instruments que lors du premier volet, une copie moderne d’un Walter contemporain des œuvres et un violon ancien anonyme de la même époque monté en boyau naturel. La magie a opéré à nouveau tant les sonorités sont captivantes. Pour le violon, moins de volume et d’alacrité mais avec une douceur permanente notable dans les aigus. Pour le piano, un son doux, profond et subtil. Autant de caractéristiques mises en avant et utilisées par les instrumentistes.
La cinquième sonate ou opus 24 reçut le titre de « printemps » après la mort du compositeur. Les éditeurs et critiques ont accrédité ce titre tant l’œuvre témoigne d’allégresse printanière et de joie de vivre. On ne peut écouter sans émotion l’interprétation de Fanny Paccoud et Michel Gaechter. Ils ont témoigné du moment d’euphorie d’un compositeur de trente ans, sentiment totalement reçu par un public conquis.
Le troisième volet est programmé pour le 15 mars, il donnera à entendre les sonates 6,7 et 8 regroupées par Beethoven sous le numéro d’opus 30. Il nous tarde d’y être.