Le point d’orgue du stage

Publié par Alvin NORGE le

Du 20 au 27 juillet, une vingtaine de musiciens participent à un stage d’orgue et de pianoforte organisé par l’association les Amis de l’orgue de Saessolsheim. Ce stage est ponctué par une série de concerts des professeurs. Mais ce soir, les six enseignants – aux claviers pédales – donneront un ultime concert à Saessolsheim. Le point d’orgue d’un stage intensif.

À l’orgue Aubertin, Jan-Willem Jansen et Simone. L’autre matin, Grégoire, Simone, Doris et Léonard ont pris part au stage animé par Jan-Willem Jansen.

L’orgue résonne. À l’approche de l’église de Saessolsheim, le son s’amplifie. À l’intérieur, à l’étage supérieur de l’édifice religieux, deux personnes sont assises derrière le clavier de l’orgue Aubertin, les yeux rivés sur une partition. « Là, le do est plus court. Il faut écouter attentivement l’instrument », conseille Jan-Willem Jansen. Avant de poursuivre : « Ici, c’est comme un glissement. Je n’ai jamais vécu ça, mais c’est un peu comme si une voiture se déportait sur la route. Vous voyez, c’est un peu ce sentiment qu’il faut transmettre. » Professeur au conservatoire de Toulouse et l’un des six professeurs de ce stage d’orgue et de pianoforte, il décrypte une pièce de Jean-Sébastien Bach. « C’est une fugue assez sévère et énergique. Mais c’est une très belle pièce. »

À ses côtés, Simone, stagiaire, écoute attentivement ses conseils. Originaire de Lyon, c’est la deuxième fois qu’elle participe à ce stage. « J’interviens peu dans les paroisses, parfois pendant les vacances pour remplacer un organiste, raconte-t-elle. J’ai eu un véritable coup de foudre pour cet instrument. C’était lors d’une messe, j’avais 6 ou 8 ans. J’ai pris des cours par la suite, que j’ai dû interrompre pour des raisons professionnelles avant de m’y remettre quand j’ai été à la retraite. J’aime particulièrement l’harmonie de cet instrument. »

« Son succès est dû à la réputation des professeurs »
L’autre jour, Simone n’était pas la seule à profiter des conseils de Jan-Willem Jansen. Grégoire, 16 ans et demi, de Scherwiller, Doris, de Saessolsheim, et Léonard, 82 ans, étaient là également. « Cet orgue est l’un des meilleurs de la région. Ce stage rassemble des professionnels remarquables, qui ont une véritable capacité d’analyse des pièces et un sens de la pédagogie », assure Léonard, stagiaire depuis 1997. Relevant : « Durant ces stages, des amitiés se créent entre organistes. On apprend aussi beaucoup des autres ».

Cette 20e édition, organisée du 20 au 27 juillet à l’initiative des Amis de l’orgue de Saessolsheim (Asamos), rassemble 23 participants, de 15 à 82 ans. « Il y a des jeunes, certains sont lycéens et suivent des cours au conservatoire, il y a aussi de jeunes musiciens professionnels qui vont passer leur examen final au conservatoire ou encore des adultes amateurs », détaille Jan-Willem Jansen. « Et tout cela forme un beau mélange. »

Selon Francis Jacob, directeur artistique de l’Asamos, les participants viennent d’autres régions françaises, du Canada et même du Japon. « Au Japon, il y a un intérêt très prononcé pour l’orgue. Une vraie connaissance et une vraie pratique de cet instrument. Là-bas, on connaît l’existence de ce stage et de la commune de Saessolsheim », assure-t-il.

La renommée de ce stage international n’est plus à faire. « Son succès est dû à la réputation des professeurs qui l’animent. » Des personnalités prisées : Freddy Eichlberger, Francis Jacob, Jan-Willem Jansen, Benjamin Righetti, Claude Roser. Sans oublier Michel Gaechter, en charge de la section pianoforte. « Depuis deux ans, nous proposons également un stage de pianoforte. Cette année, quatre stagiaires viennent spécialement pour cela », certifie Francis Jacob.

Entourés de ces professeurs, les participants ont l’occasion d’approfondir un répertoire et de profiter de conseils de musiciens confirmés. « L’essentiel, c’est de les accompagner, indique Jan-Willem Jansen. Chaque stagiaire est différent de par sa personnalité ou son niveau. Il est important qu’ils arrivent à voir où se situent leurs difficultés (doigté, tempo…) et de les aider à les résoudre. Mais aussi de leur montrer notre façon de voir, en tant que professionnel, comment nous, on vit la musique pour les aider à écouter. »

Ce stage offre également l’opportunité aux participants de découvrir les orgues de la région : une dizaine de paroisses mettent leur instrument à disposition des stagiaires pour l’occasion.

Stage intensif
« Leurs journées sont bien remplies. C’est un stage intensif, note Francis Jacob. Le matin, les stagiaires sont répartis par petits groupes et se retrouvent l’après-midi tous ensemble pour prendre part à une master class. » « Chaque professeur propose un répertoire différent, ce sont les participants qui choisissent les cours auxquels ils souhaitent assister. Mais les participants peuvent également proposer les pièces qu’ils souhaitent abordées durant la semaine », précise Jan-Willem Jansen.

À l’issue de ces journées, les professeurs donnent un concert. Les représentations ont débuté le 21 juillet et s’achèvent ce soir par le grand concert des six professeurs. « Autour de l’orgue, du clavicorde et du pianoforte », annonce Francis Jacob. « Nous aborderons le répertoire baroque et romantique. »

Concert ce soir, à 19 h, à l’église de Saessolsheim. Entrée libre.

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