La fin des grands travaux ?

Ce sont trois projets d’importance pour la comcom de la région de Saverne qui viennent d’être menés à bien : l’hôtel d’entreprises passif, la Maison de l’enfance et la rénovation de la Maison de l’emploi et de la formation. Étant donné la baisse des ressources financières, il y a fort à parier que ce soient les derniers projets de cette ampleur à voir le jour avant longtemps.

Samedi matin, jour d’inauguration, un petit tour en bus conduira les élus du territoire d’un endroit à l’autre, du Martelberg à la Roseraie pour revenir à la zone du Zornhoff où seront prononcés les habituels discours de circonstance. Hormis l’importance des réalisations qui seront alors présentées à tous les élus de la communauté de communes de la région de Saverne, on retiendra peut-être qu’est venue désormais la fin d’une époque, celle des grands travaux. Car « avec la baisse des dotations de l’État et aussi par exemple une entreprise comme Adidas qui quitte le territoire (pour Strasbourg, ndlr), il n’est pas sûr que nous pourrons tenir ce rythme dans les prochaines années », indique le président de la comcom Pierre Kaetzel.

En attendant, les réjouissances de samedi mettront à l’honneur trois réalisations qui sont déjà en fonctionnement.

❏ Maison de l’enfance. Budget 3,75 millions € TTC (subventions 1,9 million €). Bien évidemment, vu les besoins exprimés par la population, la Maison de l’enfance Les Tournesols, ouverte à la roseraie depuis le 1er septembre, a vite trouvé sa place dans le paysage. Ainsi, les 40 places du multi-accueil sont occupées, même s’il « reste encore quelques créneaux », indique Estelle Haffemayer, responsable du service enfance et petite enfance.

« On sait qu’on ne va plus forcément attirer des entreprises type Yamaha ou Fossil »

Dans le hall d’entrée, un guichet unique, qui doit centraliser toutes les demandes d’information concernant la petite enfance, en partenariat avec la CAF, est en train de se mettre en place. Après un mois de fonctionnement, tout le monde semble satisfait du nouveau bâtiment : « C’est une maison très fonctionnelle, avec des unités de vie bien conçues ». Prochaine étape : « En faire une maison ouverte aux usagers, mais aussi à d’autres parents, une maison de la famille et de la petite enfance avec des stages, des conférences. »

❏ Hôtel d’entreprises passif. Budget 1,46 million € HT (subventions 647 700 €). Dédié à l’éco-rénovation et à l’éco-construction, cet hôtel d’entreprises un peu particulier (car il est lui-même conçu selon les normes du bâtiment passif) représente un investissement à plus long terme pour le territoire. Il s’agit de développer un pôle fort autour des filières écologiques du bâtiment, en hébergeant la « matière grise » dans le domaine, explique Frédéric Aveline, directeur du pôle économie et environnement à la comcom.

Depuis son ouverture au début de l’été, le nouvel hôtel d’entreprises héberge un bureau d’études, le siège de la fédération française de la construction passive, le bureau de l’architecte Rolf Matz qui a conçu le bâtiment, un diagnostiqueur. Sans oublier l’Espace info énergie, un espace d’accueil destiné à devenir « une plateforme pour la rénovation énergétique », où particuliers et professionnels trouveront des conseils techniques ou pour la recherche de financement. Un « projet assez ambitieux, avec une logique de guichet unique » porté par le Pays de Saverne plaine et plateau. Onze bureaux sont actuellement vacants, qui devraient trouver preneurs, selon Pierre Kaetzel, « pour mi-2016 ».

L’objectif d’une telle structure s’inscrit dans une nouvelle stratégie économique pour la région de Saverne, à l’œuvre depuis quelques années et consistant à stimuler les initiatives locales. Car il est bien fini, le temps des grandes sociétés étrangères qui s’installent ex nihilo dans le secteur. « On sait qu’on ne va plus forcément attirer des entreprises type Yamaha ou Fossil, admet Frédéric Aveline. On cherche plutôt à favoriser le développement endogène. »

Concurrence entre territoires

Autrement dit, trouver ici les jeunes pousses et leur donner les moyens de grandir sur place. C’est pourquoi, autour de l’hôtel d’entreprises, « il reste encore deux parcelles qu’on garde en stock, pour des entreprises qui travaillent sur la même thématique ».

Cela dans un contexte de concurrence accrue entre territoires. « D’autres territoires ont aujourd’hui beaucoup d’attractivité, comme Strasbourg ou Schiltigheim, et aussi la Lorraine qui profite de plus d’avantages que nous », indique Pierre Kaetzel. Pour y faire face et préserver les atouts de la région, « dans les prochains temps, il faudra qu’on s’organise autrement ».

❏ Maison de l’emploi et de la formation. Budget : 3,4 millions € HT, 3,7 millions € HT si l’on inclut les travaux complémentaires nécessaires (subventions 425 000 €). Acteur incontournable de la vie économique d’un territoire, Pôle emploi est intégré dans la Maison de l’emploi et de la formation (MEF) depuis 2009, suite à la fusion ANPE-Assedic. Dans ce bâtiment datant des années 70, il a donc fallu tout réaménager. Du coup, l’extérieur a suivi l’intérieur, et la comcom en a profité pour refaire l’isolation, les fenêtres, la ventilation et le chauffage, le tout selon les normes BBC. La MEF regroupe aujourd’hui les activités de Pôle emploi, le personnel de la MEF, les douanes, le centre d’information et d’orientation, les Restos du cœur, des organismes de formation ainsi que les sièges du SCOT et du Pays de Saverne plaine et plateau.

Et maintenant, place à l’inauguration et aux discours, qui seront bien sûr relatés dans notre édition de dimanche.

Article DNA de ce jour.