La découverte d’une œuvre et d’un maître
Samedi était proposé aux mélomanes, en l’église protestante de Saverne, un concert original tant par le programme choisi que par le compositeur mis en avant : Johann Michael Haydn, le frère cadet et méconnu de l’illustrissime Joseph.
Un ensemble fourni et de qualité.
Le programme s’articulait autour de la « Messe Sancti Hieronymi MH254 » de 1777. Créée le jour de la Toussaint, l’œuvre impressionna le très difficile Léopold Mozart qui s’empressa d’en faire l’article à son fils. Elle a la particularité de ne faire appel qu’à des hautbois en excluant les cordes, hormis deux contrebasses et un orgue.
Une œuvre au caractère gai et léger
Un public nombreux est venu samedi entendre une formation de circonstance composée de l’Ensemble vocal adultes de l’école de musique et de danse de Haguenau, l’Ensemble vocal de Dettwiller pour la partie chœur et pour la partie instrumentale, les Hautboys de Mr de Rohan et de Thierry Senentz à l’orgue positif de Saessolsheim. Tous et toutes étaient placés sous la direction de Richard Siegrist, le directeur musical de la Musique municipale de Dettwiller.
Ce qui frappe immédiatement à l’écoute de cette œuvre, c’est son caractère gai, léger et enjoué. Prier et louer Dieu est une joie pour Michael Haydn. Le Kyrie est une fête, le Miserere est incantatoire et recueilli, le Credo grand et empli de sérénité. Les parties orchestrales sont joyeuses et jubilatoires. Les deux hautbois solo concertent et devisent tandis que leurs homologues répondent et que les bassons et l’orgue soutiennent le chœur.
Les Hauboys de Mr de Rohan sont constamment sollicités et tiennent leur part avec brio. Le chœur et le quatuor vocal composé d’Anne Sophie Waris, soprano, Béatrice Larat-Bellot, mezzo-alto, Patrick Labiche, ténor, et Maurice Sutter, baryton-basse, a offert une lisibilité et une grandeur sonore favorisée par l’acoustique du lieu et la direction précise et nette du chef.
Le grand chœur final, libératoire, a été si enthousiaste et jubilatoire qu’il a été redonné en bis à un public conquis. Une découverte d’une grande œuvre et d’un grand maître.