Éclairer les élus

Publié par Alvin NORGE le

La semaine du développement économique (SDE) portée par la Maison de l’emploi et de la formation de Saverne a fait une halte à Saessolsheim, mardi soir, pour une conférence sur l’éclairage public à LED.

Après la présentation en salle, les élus ont constaté sur place la qualité de l’éclairage… by night, mardi soir. Les nouveaux lampadaires à LED sont installés route de Saverne. Hier matin le brouillard était encore épais en fin de matinée à Saessolsheim.

L’éclairage public est un sujet sensible. D’un côté, il y a les élus soucieux de gérer au mieux les finances de la commune, et de l’autre les habitants confrontés au sentiment d’insécurité dans des rues non éclairées. Une des réponses pourrait être l’installation de LED, si l’on en croit l’exposé des deux professionnels invités par la Maison de l’emploi et de la formation dans le cadre de la semaine du développement économique.

« Les retours de la population sont positifs »
L’auditoire, bien que clairsemé, était très attentif aux explications des deux techniciens, l’un de la société Selux de Miribel dans l’Ain, fabricant de LED made in France, et l’installateur Sobeca, basé à Imbsheim. Le maire de Saessolsheim, Dominique Muller, qui accueillait cette rencontre dans son village, a présenté la réalisation de la sécurisation de la route de Saverne. « C’est un projet d’ensemble (de remplacer les vieux lampadaires, ndlr) que nous avons porté pendant dix ans. Les nouveaux lampadaires sont maintenant fonctionnels depuis un an sur la route de Saverne. À terme, nous aimerions en équiper toute la commune », explique le maire. « Les retours de la population sont positifs, l’éclairage est mieux adapté qu’avant », ajoute-t-il.

La mise en place d’un éclairage public à LED a le vent en poupe et semble être « la » solution d’avenir. « C’est un éclairage durable, avec des composantes recyclables, qui permet de réduire la consommation d’électricité de 50 %, et la maintenance est moindre », argumente le représentant du fabricant de LED, Jean-Marc Faivre. « Avant de se lancer, il faut faire un diagnostic de l’état du parc des lampadaires pour déterminer au mieux les besoins. Il est possible de tout remplacer, les armoires, les câbles, les mâts ou alors seulement les ampoules, mais le résultat ne sera pas le même », souligne Thibaud Klein, chargé d’affaires pour Sobeca.

Un éclairage progressif
« La première question à se poser, c’est “pourquoi éclaire-t-on ?”», intervient le maire de Keskatel, en Alsace Bossue, Gabriel Glath. Pour un parking ou une rue, par exemple, l’installation ne sera pas la même. Les professionnels suggèrent d’ailleurs d’envisager « une gradation de l’éclairement », c’est-à-dire, selon l’heure une baisse progressive, sans pour autant le couper complètement.

Augmentation des agressions et des vols : mythe ou réalité ?
Après l’énoncé de toutes les solutions techniques de cet éclairage économique pour l’environnement et les finances publiques, les participants, des élus pour la plupart, se sont rendus route de Saverne, à Saessolsheim pour voir de visu les nouveaux lampadaires. Ils ont échangé à bâtons rompus sur les angoisses que suscite la question de l’éclairage le soir et la nuit. « Il n’est pas prouvé que le nombre de vols augmente si les lumières sont éteintes. Au contraire, la tâche des cambrioleurs est facilitée par l’éclairage. Quand il fait complètement nuit, ils sont plus facilement repérables avec leurs lampes de poche », raconte l’un d’eux en se basant sur une expérience réalisée dans une zone artisanale.

Favorable à l’éclairage en continu, le maire de Saessolsheim rappelle son importance pour éviter que des personnes ne tombent en marchant dans des rues sombres. Reste le sentiment d’insécurité, là non plus il n’est pas prouvé que le nombre d’agressions augmente en cas d’extinction des feux… Charge à chaque municipalité de faire ses choix et de satisfaire ses concitoyens.

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