Deuxième concert du stage d’orgue

Publié par Alvin NORGE le

Après le stage d’orgue de la semaine dernière, les professeurs ont proposé un concert devant leurs élèves admiratifs.

Freddy Eichelberger et Jan Willem Jansen à l’orgue.

Ils s’y sont mis à deux, Freddy Eichelberger et Jan Willem Jansen à la console avec, comme dernier morceaux, le concours de Guy Ferber à la trompette à coulisse. Le contraste était savoureux entre la simplicité et la bonne humeur joyeuse des interprètes et le programme particulièrement recherché et concentré de ce concert organisé ce week-end.

On sent tout de suite que le public, majoritairement composé des participants du stage d’orgue, est en osmose avec les interprètes. L’utilisation d’une caméra qui projette sur écran ce qui se passe à la tribune permet d’être proches des musiciens.

Les deux organistes ont joué pieds nus
Ceux-ci en jouent, petit clin d’œil vers le public, ils se saluent très cérémonieusement avant de s’asseoir devant les claviers. C’est assez comique car à leur attitude digne d’un concert en frac avec queue-de-pie et souliers vernis s’oppose leur style vestimentaire particulièrement simple.

Ils ont fait rire la salle et lorsque la caméra indiscrète a focalisé sur le pédalier, le public s’est aperçu que les deux organistes jouaient pieds nus. Cette grande décontraction n’a pas empêché la réussite d’un concert de grande tenue. Preuve si on en doutait encore que l’on peut faire de la belle et savante musique sans être obligé d’avoir une attitude compassée. Jouant souvent à quatre mains, les organistes ont proposé des œuvres de : Orlandon Gibbons (1583-1625), Thomas Tortkins (1572-1656), William Byrd (1540-1623) et John Bull (1532-1628) pour terminer par une improvisation de Freddy Eichelberger et Guy Ferber à la trompette à coulisse.

Le choix des compositeurs, tous Anglais fin XVIe et début XVIIe siècle a donné une grande cohérence stylistique au programme. Cette cohérence a été renforcée par le choix des pièces. Toutes étaient construites à partir de la même mélodie grégorienne « In Nomine ». Comme l’a expliqué Freddy Eichelberger, O. Gibbons a eu l’idée de génie d’utiliser cette mélodie en valeurs longues autour desquelles pouvait se développer le discours musical. Tous les morceaux ainsi joués se sont appuyés sur cette mélodie.

La trompette se fond dans la musique
Guy Ferber dans le dernier morceau a fait entendre sa trompette à coulisse. Il fallait être très attentif pour la distinguer de l’orgue tellement sa sonorité trouvait sa place dans la palette sonore de l’orgue Aubertin. Renseignements pris auprès de l’interprète, les compositeurs de l’époque ont souhaité que cette trompette se fonde dans la musique et n’apparaisse pas « au-dessus de l’orgue ». La coulisse permet d’obtenir des notes qu’une trompette naturelle ne peut produire.

Ce concert s’adressait à un public sensibilisé à ce genre de musique. Les musiciens tour à tour en solo ou à deux on fait vivre cette belle musique avec finesse et sensibilité.

Le public enthousiaste a plus que chaudement salué la prestation des trois artistes.

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