Derrière le rideau
Plus de 100 personnes ont assisté samedi soir à la première de la pièce « Wer sucht, fingt », « Qui cherche, trouve », écrite par Hélène Quirin. Hier après-midi, ils étaient plus de 200 pour le spectacle, et 160 pour le repas qui l’a précédé. Un très bon démarrage.
Un héritage et les volontés saugrenues de la défunte sont au cœur de l’intrigue. Le maquilleur Gilbert Hoh et sa relève. Jean-Marie Wolff, le metteur en scène. De nouvelles recrues ont intégré l’équipe.
Dès le début de la représentation, les rires fusent très vite dans la salle. Après avoir dégusté le traditionnel pot-au-feu, auquel les habitués sont très attachés, place à la détente avec le théâtre alsacien de Saessolsheim qui n’a pas pris une ride. Et pourtant il est au moins centenaire. « Nous avons un peu de mal à définir la date exacte, mais il serait né après la Première Guerre mondiale », souligne le metteur en scène, Jean-Marie Wolff.
« Nos copains sont surpris quand nous leur disons que nous jouons en alsacien »
Et depuis, cette tradition perdure dans le village. « Il n’y pas une maison, sauf dans le lotissement, qui n’ait pas fourni au moins un acteur tout au long des années », s’amuse à raconter le metteur en scène. Et ce d’autant plus que dans les années 1920, il existait trois à quatre troupes dans la commune. Aujourd’hui il est un peu plus difficile de compléter le casting. « Nous avons six personnes en moins que l’année dernière, donc nous avons dû recruter. Trois nouveaux, mais qui ont déjà joué ailleurs, nous ont rejoints », ajoute Jean-Marie Wolff en citant Guy Lerch, Martin Kauff, Olivia Philipps et un « revenant », Sébastien Storck.
Parmi les anciens comédiens… Mathilde Heim, 18 ans, et Carole Dossmann, 24 ans. Toutes les deux ont une carrière de dix ans et onze ans derrière elles. Et sont passionnées ! « Nos copains sont surpris quand nous leur disons que nous jouons en alsacien. Puis ils viennent nous voir sur scène et sont conquis », témoignent les deux jeunes comédiennes. Une passion qui se vit en famille, comme pour celle de Mathilde, par exemple, qui a réussi l’exploit d’être cinq membres sur scène l’an dernier : le grand-père, la mère, le père, le cousin et la fille.
La troupe compte onze acteurs, de 18 à 71 ans, et un maquilleur, qui a souvent été sur les planches également. Gilbert Hoh est investi dans l’équipe depuis 50 ans, et maquille ses collègues depuis 44 ans. C’est lui qui se charge du décor et n’est pas peu fier de s’être fait prêter des grappes de raisins en plastique par Barbara, une restauratrice de Waltenheim pour camper cette pièce dans le milieu viticole où se déroule l’intrigue.
Quant au metteur en scène, il ne ménage pas ses efforts. Il a pris la relève, il y a cinq ans, de Michel Bock qui occupait cette fonction et celle d’acteur pendant 50 ans. « C’est lui qui a retenu le théâtre à Saessolsheim », confie son successeur. Pour préparer une saison, Jean-Marie Wolff s’y met dès le mois de mars. « Depuis quelques années, je mets en scène des pièces d’Hélène Quirin du théâtre alsacien de Diedendorf, en Alsace Bossue. Mais leur dialecte n’est pas tout à fait le même que le nôtre, donc je dois les réécrire. » Et visiblement c’est plutôt bien fait puisque l’auteure l’a félicité pour sa réécriture. Pendant les représentations, il veille au moindre détail, et se cache sur les côtés de la scène pour souffler le texte aux comédiens qui auraient des trous de mémoire. « J’utilise le langage des signes pour les aider, et je crois que ma présence les rassure. » Il est secondé dans cette tâche par son épouse Ginette.
La pièce se déroule en trois actes, avec des pauses. Sans dévoiler son contenu, il précise que dans le 3e acte, les protagonistes portent des costumes d’époque des années 20. Les chapeaux sont fabriqués par Olivia Philipps. Une belle aventure partagée avec le public, venu de toute la région pour un moment de détente très apprécié. Et le metteur en scène de conclure : « Notre plus belle récompense ce sont les applaudissements ».
Prochaines représentations : samedi 3 février, 20 h 15, dimanches 4 (pot-au-feu) et 11 février à 15 h. Tarif spectacle seul, 8€, formule repas-spectacle 26 €. Réservations au ✆ 03 88 51 50 34 ou 03 88 71 90 35. Billetterie sur place. Réservation obligatoire pour repas du dimanche 4 février.