Début de cycle enthousiasmant
Ce dimanche l’association « Asamos », association des amis de l’orgue de Saessolsheim, recevait en l’église de Saessolheim, le duo formé du pianiste Michel Gaechter et de la violoniste Fanny Paccoud, pour le premier volet de l’intégrale des sonates pour piano et violon de Beethoven.
Fanny Paccoud et Michel Gaechter en accord total.
Les deux musiciens avaient mis au programme pour ce premier volet, les trois sonates de l’opus 12 du maître. Le compositeur n’a pas encore 30 ans en cette année 1796 quand il dédie ces œuvres au compositeur, très en vue à la cour, Antonio Salieri. Michel Gaechter, le citoyen de Monswiller nourrit une vraie passion pour le piano-forte et les instruments de cette époque charnière qui voit cet instrument supplanter progressivement le clavecin par sa capacité de nuances.
Les sonorités rondes et chaudes
Pour ce concert il proposait d’entendre l’un de ses instruments, la copie moderne d’un Walter contemporain des œuvres. Fanny Paccoud elle, touchait un instrument ancien anonyme de la même époque monté en boyau.
Cette démarche musicologique passionnante a drainé un public nombreux, surpris, étonné puis conquis par les sonorités rondes et chaudes que les deux artistes tirent de ces instruments. Accordés dans le phrasé et le fond du propos, ils ont rendu avec bonheur la merveilleuse limpidité de ces œuvres encore imprégnées des usages anciens, nullement révolutionnaires où le style mozartien est encore si palpable. Fanny Paccoud déploie son chant au violon, brillant, et le piano l’accompagne avant de céder la primauté au piano.
Entre les sonates sont intercalés les deux Rondo de l’opus 51 donnés par Michel Gaechter en solo. Le pianiste dit en avoir assez, momentanément sans doute, des instruments modernes trop puissants et trop clinquants qu’il dit réserver à la musique contemporaine. Il prend visiblement du plaisir à faire sonner ce Théo Kobald de 2011 merveilleusement chatoyant sous son toucher tour à tour empreint de tendresse et d’impériosité.
La réussite de ce concert outre la démarche de reconstitution sonore passionnante de bout en bout, fut d’offrir au public un pur moment de sérénité musicale. Le second volet de cette intégrale donnera dans quelques mois les sonates 4 et 5 du cycle, on s’en réjouit déjà.