De l’orgue innovant
La saison des concerts d’orgue redémarre à Saessolsheim. Les organisateurs conservent la formule qui a fait leur réputation : proposer des prestations originales de qualité.
Francis Jacob se produira à plusieurs reprises à l’orgue, accompagnant ainsi divers artistes à l’église de Saessolsheim.
L’orgue est un instrument qui a un potentiel caché, mais révélé au fil des saisons des concerts d’orgue à l’église de Saessolsheim. Depuis plusieurs années, l’association des Amis de l’orgue (Asamos) a cette volonté de montrer qu’il peut offrir autre chose que des musiques anciennes ou sacrées. « Nous avons un orgue de style baroque, mais nous débordons allégrement vers d’autres univers », confirme Francis Jacob, directeur artistique de l’Asamos. Les répertoires varient donc en fonction des envies des organisateurs et de leurs invités, et la pratique n’est pas forcément en solo.
« L’orgue tout seul n’attire plus forcément les foules »
Les spectateurs pourront s’en rendre compte lors de six concerts prévus cette année. « On garde la même formule, à savoir trois dates au printemps et trois dates en automne. Sans oublier le stage d’été », résume Francis Jacob. C’est Odile Heimburger qui ouvrira le bal le 30 mars prochain ( lire encadré ) avec une spécificité originale : « Il y aura beaucoup d’airs d’opéra, ce qu’on n’a pas beaucoup l’habitude d’entendre en église alors que ça fonctionne terriblement bien ! »
Et pour la première fois à Saessolsheim, un répertoire romantique sera proposé au public. Pour cette occasion, la cantatrice soprano colorature aura le privilège rare d’être accompagnée de deux organistes. « On remet en jeu notre formule qui marche bien avec, d’un côté, le grand orgue pour de grands effets d’orchestre, et d’un autre côté, l’orgue de chœur pour accompagner la chanteuse », explique Francis Jacob.
Si l’Asamos est en quête de nouveautés, c’est parce qu’elle est consciente que « l’orgue tout seul n’attire plus forcément les foules ». Cette stratégie semble payante puisque non seulement le succès ne se dément pas, mais le village s’est fait une très bonne réputation dans le milieu. Pour autant, Francis Jacob ne veut pas tomber dans l’excès, souhaitant tout de même conserver les traditions.
D’ailleurs, il donne d’autres arguments pour expliquer cette réussite. « Il y a d’abord la spécificité d’avoir deux orgues », mais aussi « l’acoustique du lieu, le cadre agréable et l’environnement très silencieux autour de l’église ». Autant d’éléments qui, d’après lui, donneraient envie aux spectateurs de revenir dans le petit village de 500 âmes situé à la frontière de la région de Saverne et du Kochersberg.
« De l’orgue sans être de l’orgue »
D’autres surprises attendent les amateurs d’orgue comme le concert des deux orgues avec des percussions, le 25 avril. « Un concert monté ici et qu’on ne trouve nulle part ailleurs », souligne Francis Jacob. Il s’agira du concert de clôture de l’American Guild of Organists, une société partie à la découverte des orgues d’Europe depuis plusieurs mois. Au programme : « Un ballet retranscrit à deux orgues » ou encore « un boléro de Ravel spectaculaire », annonce Francis Jacob. « Les sonorités de ce programme sont inattendues, originales, passionnantes. C’est de l’orgue sans être de l’orgue », poursuit-il.
De l’orgue, il n’en sera pas question lors du concert du dimanche 4 mai. Une fois n’est pas coutume, seules les sonorités du piano et du violon planeront dans l’église pour les sonates de Beethoven avec Fanny Paccoud et Michel Gatecher, pianiste de Monswiller.
Puis suivra le concert « Variation sur les variations » le 8 juin. « Lors de ce concert, le cycle sera exploré différemment : au clavecin, à l’orgue, mais aussi par moments à deux orgues, et complété par des œuvres à deux orgues sortant de ce cadre », explique Francis Jacob. Puis viendra l’heure du stage d’été du 24 au 30 juillet où une vingtaine de stagiaires sont attendus. Chaque jour de formation se terminera par un concert. Mais pas forcément à Saessolsheim. C’est ainsi que résonneront les orgues de Haegen, Kintzheim, Strasbourg, Escha, Marmoutier ou encore Ettendorf. Avec entrée libre à chaque fois, pour que le plus grand monde en profite.
Renseignements sur le site internet http://www.asamos.org.
