Cultiver des melons en Alsace… pourquoi pas ?
Profiter de la chaleur de l’été alsacien pour y cultiver des fruits venus du Sud… C’est le pari lancé par la ferme Wilt, installée à Saessolsheim et gérée par Martin Wilt, qui s’est lancée dans la culture de melons. 12 000 plants ont été mis en terre en mai, et le maraîcher espère récolter 50 000 melons d’ici la fin du mois d’août pour le plus grand bonheur des gourmands.
Martin Wilt a sélectionné quatre variétés de melons qu’il cultive depuis le mois de mai sur un hectare à Saessolsheim.
C’est une culture que l’on s’attendrait à voir plutôt pousser dans le Sud… mais pas en Alsace ! La ferme Wilt, installée à Saessolsheim « depuis cinq générations » selon son actuel gérant Martin Wilt, s’est lancée cette année dans la culture de melons.
Le maraîcher, qui cultive également des tomates, choux, aubergines, asperges et courges sur dix hectares à la sortie du village, se diversifie, et a consacré depuis le mois de mai une partie de son terrain à la culture de ce fruit à la chair douce et juteuse venu du Sud. « J’aime bien me différencier des autres maraîchers, alors j’ai voulu essayer le melon », sourit Martin Wilt, qui travaille également avec son épouse et deux saisonniers en été.
26 variétés pour essayer et en sélectionner les 4 meilleures
En 2018, il se lance dans cette aventure en tâtonnant : il plante d’abord 26 variétés différentes de melon, pour les tester, les goûter et en sélectionner les meilleures. 12 000 plants de quatre variétés ont finalement été mis en terre au début du mois de mai cette année, en plein champ.
Et le melon semble se plaire en Alsace : « C’est une plante qui a besoin de chaleur et de peu d’eau », explique Martin Wilt, de l’ordre de 50 mètres cubes par hectare de plants de melon. Des besoins peu importants qui pourraient être un atout dans les années à venir, prédit le maraîcher : « Avec le réchauffement climatique et la hausse prévisible des températures, la culture du melon paraît tout indiquée en Alsace ! »
Attention cependant aux épisodes de froid que la plante n’apprécie guère : le maraîcher avait mis en terre quelques plants à la mi-avril. Un peu trop tôt pour le melon : « Une nuit, il a fait trop froid et tous les pieds sont morts », se rappelle Martin Wilt.
Des clients séduits par le goût et la texture des melons alsaciens
Pour cette première récolte, il espère récolter 50 000 melons d’ici la fin du mois d’août, d’un calibre compris entre 600 g et 1,4 kg. Des fruits qu’il écoulera en vente directe, auprès des supermarchés du secteur ou de la coopérative de Hoerdt.
Les retours de ses premiers clients sont en tout cas très positifs : « Certains sont déjà revenus deux ou trois fois ! La chair est tendre, juteuse, très sucrée, ça plaît bien », se félicite le maraîcher.
D’autant que le circuit court permet de préserver au maximum les arômes du fruit : « Mes melons ne subissent pas de transport en chambre froide, donc leur chair n’est pas altérée », plaide Martin Wilt. Après le melon, le gérant de la ferme voudrait se lancer dans les pastèques, et en a déjà planté quelques pieds pour tester cette nouvelle culture. Une nouvelle piste pour les maraîchers alsaciens ?