Chaude et subtile, brillante et puissante

Publié par Alvin NORGE le

Les concerts, en l’église de Saessolsheim, sont toujours de grande qualité et parfois surprenants. Au hasard de ses rencontres musicales, Francis Jacob a fait la connaissance d’Odile Heimburger lors d’un concert à Poitiers. Séduit par la qualité musicale de la jeune femme et profitant de son origine alsacienne, il a l’a invitée à un concert exceptionnel à Saessolsheim.

Exceptionnel, ce concert le fut vraiment. Le public, encore une fois nombreux et fidèle, plutôt habitué aux sonorités baroques de l’orgue Aubertin a pu découvrir et apprécier une grande voix de soprano colorature.

De l’ambiance recueillie à la virtuosité mélodique
Le choix du programme, transcriptions d’air d’opéra des XVIIIe et XIXe siècles a fait passer de l’ambiance recueillie de la musique de J.S. BACH et de ses prédécesseurs à la virtuosité mélodique très extravertie des compositeurs d’opéra italiens du XIXe siècle. La transition s’est faite en chantant des airs des opéras de Mozart.

Qui peut le plus peut le moins
L’utilisation des deux orgues, grand orgue et orgue de chœur, simultanément donne un effet « stéréo » largement utilisé par les compositeurs bien avant l’invention de la reproduction sonore. Francis Jacob et Daniel Maurer, ont ainsi donné un accompagnement riche, varié et parfaitement adapté à la prestation de la chanteuse.

Souvent, qui peut le plus peut le moins et c’est le cas de ces deux orgues qui peuvent à la fois remplir l’église ou se faire très doux et caressants. Il en est de même de la cantatrice, elle sait rendre sa voix chaude et subtile et tout aussi bien brillante et puissante. Cette puissance, que l’on sent très bien contrôlée et mesurée a résonné dans l’église avec une telle ampleur, que l’on pouvait se demander si les lieux n’étaient pas un peu trop petits pour un tel volume sonore.

Pari réussi
Ce fut le pari réussi de ce concert, faire entendre des airs d’opéra dans une petite église, chantés par une véritable cantatrice en pleine possession de ses moyens. Les organistes ne se sont pas contentés d’accompagner la soliste, ils ont joué des œuvres de J.S. Bach, J.C. Fischer, etc.

Que ce soit dans des airs de Bach, Haendel, Mozart, Rossini, Verdi, Offenbach, Odile Heimburger a proposé des interprétations sensibles et de plus en plus théâtrales, pour finir en bis avec un air des Contes de Hoffmann de Jacques Offenbach.

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