Bach à l’honneur
Selon une tradition bien établie, Francis Jacob a présenté les œuvres avec clarté et simplicité.
Francis Jacob
Il est toujours intéressant d’avoir une présentation précise et presque savante, des œuvres qui vont être interprétées. L’organiste Francis Jacob invite à une série de concerts ou il explorera un large éventail des œuvres pour orgue de J.S. Bach. En parallèle Michel Goechter proposera à partir de 2018 une série de dix concerts étalés sur 5 ans, consacrés aux 32 sonates de L. Van Beethoven, le tout sur un pianoforte.
Du haut de la tribune,
il chante
L’association des amis de l’orgue de Saessolsheim est ainsi à la manœuvre et le résultat est à chaque fois surprenant et de qualité. Francis Jacob a commencé dimanche dernier lors de son concert par jouer des chorals et surprise, il a débuté par entonner le thème de chaque choral. C’est-à-dire que du haut de la tribune, il les chante. Il le fait fort bien et cela donne au concert une atmosphère de recueillement et d’intériorité bienvenue. Dans la partita « sei gegrusset », il n’hésite pas à dire les mots forts qui inspirent chaque variation. La encore, c’est inhabituel et très éclairant. Il fait ainsi pénétrer les mélomanes un peu plus dans les coulisses de l’œuvre.
Il a ensuite joué le prélude et fugue en sim BWV544. Mais il a intercalé entre le prélude et la fugue, la délicieuse 5e sonate en trio en utM. Là aussi le souci didactique est à l’œuvre et le public a pu clairement sentir la différence d’atmosphère entre les deux œuvres. Le prélude et la fugue sont en si mineur et d’une atmosphère tendue, tragique et quasiment virile. La sonate est lumineuse et pleine de subtilité et de fraîcheur joyeuse. Francis Jacob maîtrise parfaitement les registrations et articulations qui donnent un jeu très clair et très précis.